LA TEMPÊTE DES CYGNES
ou
LA CONQUÊTE DES SIGNES
Lorsque les bleus Enfants
trop naïfs vont se perdre
Aux chimériques bras
d'une idole imbécile
Aux cornes d'un
trois-mâts maléfique & fossile
Pour abriter leur cœur
de soleil dans la cendre
Souvent, ayant caressés
les fleurs autochtones
Trop longtemps au départ,
ils vieillissent avant
D'avoir brûlé leurs
doigts au moindre galhauban,
et vont se momifier au
sel noir de l'Automne
Car ils n'ont pas
connu les dangers que prépare
Au cœur trop pur le
culte illusoire du blanc
Le blanc pourrit dans
l'œuf lorsqu'il est ovipare
Pourrissent les
couleurs comme pourrit le blanc
Le
soleil qui se lève a besoin de béquilles,
L'horizon
se contourne au son d'un scrofuleux,
Les
rois boivent sans soif des alcools sulfureux
Mais
nous avons caché le tonnerre en nos quilles.
Noirs comme des culs
Dahoméens appartenant
aux sarcophages
Où dorment les Obis
de plumes revêtus
Blancs comme la rage
Et
les fruits pourrissent dans leurs mains d'or velu
Ont
l'odeur de destin que nous avons voulu.
(Extrait
des « Oeuvres complètes » tome II
de
Roger Gilbert-Lecomte,
Éditions
Gallimard 1977)
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