FIN DU MONDE
Il est des larmes dans le monde
Comme si le bon dieu était mort.
Et l'ombre de plomb qui tombe
Pèse du poids du tombeau.
Viens, cachons-nous plus près...
La vie gît dans tous les cœurs
Comme en des cercueils.
O ! Embrassons-nous profondément.
Au monde frappe une nostalgie
Dont il nous faudra mourir.
SOUFFRANCE COSMIQUE
Moi, le vent brûlant du désert,
je me suis refroidi et j 'ai pris
forme.
Où est le soleil qui peut me libérer
ou bien l'éclair qui peut me
fracasser !
Lors je lève, tête de sphynx
pétrifiée,
des yeux en courroux vers tous les
cieux.
CHANSON
Sous mes yeux sont des eaux
Que toutes il me faut pleurer.
Toujours je voudrai m'envoler
Avec les oiseaux migrateurs ;
Souffler pêle-mêle avec les vents
Dans l'air immense.
Oh ! Je suis si triste...
Le visage en la lune le sait.
Il est à la ronde un grand
recueillement de velours
Et la proche aurore m'entoure.
Quand mes ailes sont brisées
A tes cœurs de pierre,
Les merles sont tombés comme roses
funèbres
Du haut de leurs buissons bleus.
Tout le gazouillement réprimé
De nouveau va éclater,
Et je voudrais m'envoler
Avec les oiseaux migrateurs.
(Extrait de « Expressionnistes
allemands» Lionel Richard,
Panorama bilingue d'une génération,
Voix, La Découverte
Maspero deuxième tirage 1983)
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