Un des dix cuivres de Jacques Hérold pour " L'Archangélique" de Georges Bataille, Paris, Nouveau Cercle Parisien du Livre, 1967 |
au bord désenchanté d'un étrange marais
je rêvais d'une eau lourde où je retrouverais
les chemins égarés de ta bouche profonde
j'ai senti dans mes mains un animal immonde
échappé à la
nuit d'une affreuse forêt
et je vis que c'était le mal dont tu
mourais
que j'appelle en riant la tristesse du monde
une lumière folle un éclat de tonnerre
un rire libérant ta
longue nudité
une immense splendeur enfin m'illuminèrent
et je vis ta douleur comme une
charité
rayonnant dans la nuit la longue forme claire
et le
cri de tombeau de ton infinité.
Georges Bataille
De ‘Poèmes disparates’ Publié dans
“L'archangélique et autres poèmes”, Mercure de France, 1967
© Photo, Jearld Frederick Moldenhauer |
« Tout était aussi noir et chargé de terreur sournoise pendant la nuit où Laure et moi avions gravi les pentes de l'Etna […] ; l'arrivée à l'aube, sur la crête du cratère immense et sans fond – nous étions épuisés et, en quelque sorte, exorbités par une solitude trop étrange, trop désastreuse : c'est le moment du déchirement où nous sommes penchés sur la blessure béante, sur la félure de l'astre où nous respirons. »
(Georges Bataille, Le Coupable, notes Œ. C. T. V, PP. 499.)
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