Henri Michaux "Misérable Miracle" (extrait)
Parmi les déferlements silencieux, les trémulations de la nappe illuminée, dans le va-et-vient rapide martyrisant des taches de lumière, dans le déchirement de boucles et d’arcs et de lignes lumineuses, dans les occultations, les réapparitions, dans les dansants éclats, se déformant, se reformant, se contractant, s’étalant pour se redistribuer encore devant moi, avec moi, en moi, noyé et dans un insupportable froissement, mon calme violé mille fois par les langues de l’infini oscillant, sinusoïdalement envahi par la foule des lignes liquides, immense aux mille plis, j’étais et je n’étais pas, j’étais pris, j’étais perdu, j’étais dans la plus grande ubiquité. Les mille et mille bruissements étaient mes mille déchiquetages.
(Extrait de Henri Michaux "Misérable Miracle", 1956)
magnifique! pasion y oscuridad....
RépondreSupprimerje vois
RépondreSupprimerle temps
comme un défilé de moments
masqué par des aveuglements
qui ont sacrifié le poète de Tanger
pour quelques froides statues scrutant un passé
le jour s'endort
m'effroi son decor
jamais en corps avec l'accord
la cime devient Abysse
elle reste pantois devant ses mines
cauchemar déjà tu en reviens
que tu y retournes !
crucifiant Golgotha
sur l'hotel du regard du vieux vielleur
maître de nos trous de mêmoire
aux froides sueures