Man Ray et Meret Oppenheim |
AUTOPORTRAIT DE 50 000 ANS
AVANT JÉSUS-CHRIST JUSQU'Á X TEMPS
Je
suis dans une caverne à stalactites, mes pieds reposent sur des
pierres arrondies par beaucoup de pas. J'aime assez la viande d'ours.
Mon ventre est baigné par un courant de mer chaud, je suis au milieu
des lagunes, mon regard tombe sur les murailles rougeâtres d'une
ville. Mon thorax et mes bras sont engoncés dans une armure faite
d'écailles de cuir cousues très serrées l'une sur l'autre,. Je
tiens dans mes mains une tortue de marbre blanc. Les pensées sont
serrées dans ma tête comme dans une ruche. Je les coucherai plus
tard sur le papier. L'écriture a brûlé lorsqu'on a brûlé la
bibliothèque d'Alexandrie. Le serpent noir à la tête blanche se
trouve à Paris au Museum. Lui aussi doit brûler. Toutes les pensées
qui n'ont jamais été pensées roulent autour de la Terre dans la
grande boîte spirituelle. La terre vole en éclats, la boule
spirituelle explose, les pensées se dispersent dans l'univers
et vont continuer à vivre sur d'autres étoiles.
Où mène la voiture ?
La voiture mène dans la forêt. La
forêt
appartient à la rage d'hiver.
Comment apprend-on son adresse ?
On tourne la porte.
On lit les hymnes louangeurs des
oiseaux migrateurs,
Meret Oppenheim by Man Ray,1930s |
des poissons de lac, et de ces damnés,
de ces maudits
scarabées de la puszta.
Nul esprit de caste ne règne ici.
Chacun peut s'y exprimer sans obstacle.
Celui qui a du foin au bras a le droit
de consommer.
Vivant ou mort on tire sa révérence.
L'âge approche lentement. Mais il ne
sait pas
te distinguer.
Tu te caches derrière un papillon de
nuit.
Qui fait son plus beau mimicry*
Et te sacrifie au sommeil.
désigne l'opération de mimétisme. ( N d. T )
Si vous me dites ce qui est juste, je
sais
vous chanter l'éloge du corbeau avec
les pieds
qui changent et qui scintillent.
Ce que je préfère, ce sont ces froides
fleurs de rire
Man Ray ~ Meret Oppenheim and Luis Marcoussis, from Érotique voilée series,1933 |
Et leurs clins d'œil, dont les ombres
luisent dans
L'obscurité.
Qui prendra la folie aux arbres ?
A qui le ciel fait-il cadeau de
violettes de vapeur ?
Comment une chute conseille-t-elle la
suivante ?
On trouve comme ceci la solution de ces
questions et
d'autres :
Q 'on sépare la senteur de son
parcours et qu'on essaie
de faire un nœud à son oreille tout
en courant un mille.
L'air peut alors raccourcir ses limites
de deux degrés et
le résultat ne se fait pas attendre.
(Extrait
de – Meret Oppenheim poèmes et carnets (1928-1985) traduit de
l'allemand par Henri-Alexis Baatsch, collection « Détroits »
Christian Bourgois Éditeur 1993)
Meret Oppenheim and Luis Marcoussis in the guise of Henri Landru |
The fame of the Swiss artist Meret Oppenheim (1913-85) rests on one piece, "The Fur-lined Teacup", one of the archetypal Surrealist works. By creating it in 1936 at the age of 23, she leapt into the art-history books - but a year later she had retreated from Paris to Basle to study art in order to live up to her worldwide reputation, and plunged into a depression that lasted 17 years. "Nobody gives you freedom, you have to take it," she remarked, and eventually she was able to emerge from the shadow of that teacup and become a mature artist, her links with Dada and Surrealism still alive. Based on Meret Oppenheim's own words, this film is an inspiring tribute to a woman who transformed herself after a long crisis. This short extract from IMAGO covers Meret Oppenheim's Paris years.
IMAGO: Meret Oppenheim (extract) by Pamela Robertson-Pearce from Neil Astley on Vimeo.
http://www.moreeuw.com/histoire-art/meret-oppenheim.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Meret_Oppenheim
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