« Je désire non pas parler de moi, mais épier le siècle, le bruit et la germination du temps. Ma mémoire est hostile à tout ce qui est personnel.
Si cela dépendait de moi, je ne ferais que grimace au souvenir du passé. Je n’ai jamais pu comprendre les Tolstoï et les Aksakov, les petits-fils Bagrov, amoureux des archives familiales avec leurs épopées de souvenirs domestiques.
Je le répète, ma mémoire est non pas d’amour, mais d’hostilité, et elle travaille non à reproduire mais à écarter le passé. Pour un intellectuel de médiocre origine, la mémoire est inutile, il lui suffit de parler des livres qu’il a lus, et sa biographie est faite.
Là où, chez les générations heureuses, l’épopée parle en hexamètres et en chronique, chez moi se tient un signe de béance, et entre moi et le siècle git un abîme, un fossé, rempli de temps qui bruit, l’endroit réservé à la famille et aux archives domestiques.
Que voulait dire ma famille ? Je ne sais pas.
Elle était bègue de naissance et cependant elle avait quelque chose à dire.
Sur moi et sur beaucoup de mes contemporains pèse le bégaiement de la naissance. Nous avons appris non à parler, mais à balbutier et ce n’est qu’en mêlant l’oreille au bruit croissant du siècle et une fois blanchis par l’écume de sa crête que nous avons acquis une langue. »
Ossip Mandelstam "Le Bruit du temps (extrait), publié en 1925 et rédigé en Crimée dès 1923.
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RépondreSupprimerLe monde se meurt
RépondreSupprimerLe monde j'ai bien dit ....
et tout le monde s'en fout
Foutage de gueules ou intox?
Nous avons voulu voir ailleurs mais
c'est où ailleurs si ce n'est ici et maintenant demain c'est trop tard pour tout le monde !
Alors média tu as pris le pouvoir de nos têtes a bruler
maintenant assume nos vilaines pensées
ou peut-être qu'après tout humain (s) ceci
te convient très bien de te laisser porter
par le baisage de gueules des glandoss maîtres a te faire penser
ils te donnent les reponses et toi et toi tu t'éternises en abreuvage de leurs questions
Entre questionnement et reponssement
je tu il nous vous sommes
eternnellement
dans la plus grande
somnolence
dans nos bibliothèques ? de la merde a digerer
par le trou du cul qui nous sert de gueule
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