Michel Chion, né le 16 janvier 1947[1] à Creil (Oise), est un
compositeur de musique concrète, réalisateur, enseignant de cinéma et
critique. Il a été membre du Groupe de recherches musicales (GRM) de
1971 à 1976. Il a réalisé des films et des vidéos et publié 16 ouvrages
sur le son, la musique, le cinéma (dont des monographies sur Andreï
Tarkovski, David Lynch, Jacques Tati ou Stanley Kubrick, entre autres).
Après
des études littéraires et musicales, il entre en 1970 au Service de la
recherche de l'ORTF, où il est successivement assistant de Pierre
Schaeffer au Conservatoire national de musique de Paris,
réalisateur-producteur des émissions du GRM, et responsable des
publications de l'Ina-GRM, dont il fait partie de 1971 à 1976. C'est là
qu'il rencontre Robert Cahen, compositeur et vidéaste, avec lequel le
lieront désormais des rapports d'amitié et de collaboration.
Parallèlement,
il compose dans les studios du GRM des « musiques concrètes », dont le
Requiem (Grand prix du disque 1978) et plusieurs mélodrames concrets,
forme dramatique qu'il inaugure en 1972 avec Le prisonnier du son et
continue avec La Tentation de saint Antoine, 1984, en passant par Tu,
1977-85, et Nuit noire, 1985. On citera aussi La roue, cycle du
quotidien, 1972-85, 24 préludes à la vie, Variations et Sonate, 1989-91,
Crayonnés ferroviaires, 1992, Credo Mambo, 1992, - réalisée dans les
studios de Musiques & Recherches (Ohain, Belgique) -, Gloria, 1994 —
œuvres pour lesquelles il développe des techniques de réalisation
originales. On lui doit aussi des musiques et conceptions sonores pour
des films et vidéos.
Il ouvre comme théoricien un domaine neuf:
l'étude systématique des rapports audio-visuels, qu'il enseigne dans
plusieurs centres (notamment à l'Université de Paris III, où il est
Professeur associé) et écoles de cinéma (La Fémis, l'ESEC, DAVI), et
développe dans un ensemble de cinq ouvrages. Parmi une vingtaine de
titres traduits dans une dizaine de langues, il a écrit aussi sur Pierre
Henry, François Bayle, Charlie Chaplin, Jacques Tati, David Lynch,
Andreï Tarkovski divers sujets de musique et de cinéma, publié dans des
revues françaises et internationales et contribué à de nombreux
dictionnaires et encyclopédies. Parallèlement, il a abordé la
réalisation avec notamment le court-métrage Éponine (Prix Jean-Vigo,
Premiers prix à Clermont-Ferrand, et à Montréal). En 1995, il entreprend
une Messe de terre audio-vidéo au CICV Pierre Schaeffer de Montbéliard
(France).
Après avoir consacré un Guide des objets sonores aux
idées de Schaeffer, il fonde dans Le promeneur écoutant, essais
d'acoulogie, (Plume éditeur, 1993), complété par Musiques, médias,
technologies (Flammarion), une théorie du son s'appuyant sur le langage.
Il publie en 1991, grâce à Jérôme Noetinger, L'art des sons fixés, où
est notamment proposé, pour désigner cette musique, le retour à
l'appellation de « musique concrète » dans son sens initial
non-causaliste. Sa redéfinition insiste sur les effets propres à la «
fixation » du son, terme qu'il initie à la place de celui
d'enregistrement.
A propos de l'oeuvre musicale de Michel Chion,
voir La musique concrète de Michel Chion ; essai de Lionel Marchetti,
320 pages (Préface de François Bayle, suivi dune discussion avec Michel
Chion, par Christian Zanési, ) ; éditions Metamkine 1998
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire