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jeudi 3 novembre 2016
dimanche 23 octobre 2016
lundi 3 octobre 2016
Jorges Luis Borges - La luna
La lune
La silencieuse amitié de la lune
(je cite mal Virgile) t'accompagne
depuis cette – engloutie aujourd'hui
dans le temps -
nuit ou soirée, où tes yeux
distraits la déchiffrèrent pour
toujours
dans un jardin ou un patio qui sont
poussière.
Pour toujours ? Je sais que
quelqu'un, un jour
pourra te dire en toute vérité :
Tu ne reverras pas la brillante
lune,
tu as épuisé la somme
prédéterminée
des occasions que t'accorde le
destin.
Inutile d'ouvrir toute les fenêtres
du monde. C'est trop tard. Tu ne la
trouveras pas.
Notre vie durant,
nous découvrons et oublions
Cette douceur
accoutumée de la nuit.
Certes la lune est
encore au ciel.
Il faut la regarder
bien. Elle est peut-être la dernière.
Jorges Luis Borges,
traduction Roger Caillois
dimanche 18 septembre 2016
dimanche 21 août 2016
lundi 15 août 2016
Anselm Kiefer, für Georges Bataille : le bleu du ciel
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Anselm Kiefer, für Georges Bataille :le bleu du ciel |
"La
terre sous ce corps, était ouverte comme une tombe, son ventre
s'ouvrit à moi comme une tombe fraîche. Nous étions frappés de
stupeur, faisant l'amour au dessus d'un cimetière étoilé. Chacune
des lumières annonçait un squelette dans une tombe, elles formaient
ainsi un ciel vacillant, aussi trouble que les mouvements de nos
corps mêlés."
(Extrait
de « Le bleu du ciel » de Georges Bataille).
lundi 8 août 2016
Magma - Dëhrstün Klawïehr ! (audio)
Christian Vander : Piano Fender Rhodes, chant
René Stündëhr Garber : Piano Fender Rhodes, chant
Klaus Blasquiz : percussions
Théâtre du Chêne Noir, Avignon.
18 décembre 1973
dimanche 31 juillet 2016
jeudi 7 juillet 2016
"Mourir aux éclats ! : salut à Georges Bataille"
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Georges Bataille (10 Sep 1897 – 8 Jul 1962) |
"Mourir aux éclats ! : salut à Georges Bataille"
Soirée proposée par France-Culture et la SGDL, à l'occasion du 50ème anniversaire de la mort de Georges Bataille .
Mauvais genres, en partenariat avec les fictions de France-Culture, participe ce soir à l'émission "Mourir aux éclats ! : salut à Georges Bataille** ", diffusée de 21h à 24h, en direct et en public depuis l'Hôtel de Massa, siège de la Société des Gens de Lettres.
Une émission où alterneront lectures dirigées par Cédric Aussir et débats en direct animés par François Angelier et réalisés par Laurent Paulré.
Bataille échappe à l'hommage, on ne peut que le saluer, faire signe de loin, avec gratitude, vers sa destinée posthume, l'avenir de ses textes, un monde dont Michel Foucault écrivait, en 1970 : "nous devons à Bataille une grande part du moment où nous sommes ; mais ce qui reste à faire, à penser et à dire, cela sans doute lui est dû encore, et le sera longtemps. Son oeuvre grandira ".
C'est la croissance, le rayonnement et avant tout la structure abyssale et le chant profond de cette oeuvre, qu'à l'occasion du cinquantenaire de la mort de l'auteur de Madame Edwarda et de La part maudite , nous évoquerons ce soir, lectures et débats, en compagnie de Cécile Guilbert, romancière et essayiste, Jean-Michel Besnier, philosophe, et Jean-François Louette, historien de la littérature contemporaine et éditeur de Georges Bataille dans la collection de la Pléiade.
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Georges Bataille par Pierre Klossowski, 1955. |
Vers Georges Bataille, donc, encore et toujours, "sans entrave et sans temps mort".
En compagnie de la romancière et essayiste Cécile Guilbert , du philosophe Jean-Michel Besnier (auteur de La Politique de l'impossible, La Découverte, 1988) et de l'historien des Lettres Jean-François Louette (éditeur de Georges Bataille dans la Pléiade), nous évoquerons les notions-clé de l'univers de Georges Bataille (Le rire, la mort, l'impossible, le sacrifice, la dépense), l'univers de ses récits (Madame Edwarda, Histoire de l'oeil, Le Bleu du ciel) et son rapport à l'image (Lascaux, Manet, Bellmer et ce photo de supplice chinois qui toute sa vie l'a hanté).
Avec la collaboration de : Jean Baptiste Thoret, Philippe Rouyer, Marie-Andrée de Saint-André et les trois entretiens de Céline du Chéné consacrée à Georges Bataille avec Philippe Sollers, Madeleine Chapsal et Jean-Jacques Pauvert.
Lectures par Marc Barbé , Jérôme Kircher .
Intervenants
Jean-Michel Besnier : professeur à l'université Paris-Sorbonne et directeur de l'équipe de recherches Rationalités contemporaines.
Jean-François Louette : Professeur de littérature française du XXe siècle à la Sorbonne
Cécile Guilbert : Romancière
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Georges Bataille, Colette Peignot et Georges Ambrosino (1933-34) |
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Georges Bataille-- Hans Bellmer : Lord Auch. Histoire de l'œil, K Éditeur, 1946 |
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Georges Bataille -- Hans Bellmer - Madame Edwarda, Paris, Georges Visat, 1965 |
Georges Bataille à Fontenay-le-Comte chez André Costa vers 1960 |
jeudi 23 juin 2016
Cerkita Zünd - M.A. Asterglance - L'Enthousiasme des amphibiens quand le jus de grenouille ouvre les fleurs de l'aloès
Collages : Cerkita Zünd
Textes : M.A. Asterglance
Mai 2016
Téléchargement Libre // Free Download sur Internet Archive ICI
vendredi 10 juin 2016
Portrait de René Daumal
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René Daumal fumant une cigarette à Montredon, en 1941.
Photo de Luc Dietrich
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Soirée de Paris - La Recherche d'une certitude : Portrait de René Daumal, Partie 1 et 2 (1ère diffusion : 03 et 10/03/1968)
Par Michel Random - Avec Josef Sima (1), Joseph Lanza Del Vasto et Jacques Masui (2) - Réalisation Claude Roland-Manuel
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Lanza del Vasto, Vera et René Daumal, 1944, photo de Luc Dietrich |
mercredi 18 mai 2016
Lord Auch (Georges Bataille), Histoire de l'œil, 1928 (extrait)
[…]
Un peu après (ayant retrouvé nos bicyclettes), nous pouvions nous offrir l’un à l’autre le spectacle irritant, théoriquement sale, d’un corps nu et chaussé sur la machine. Nous pédalions rapidement, sans rire ni parler, dans l’isolement commun de l’impudeur, de la fatigue, de l’absurdité.
Nous étions morts de fatigue. Au milieu d’une côte Simone s’arrêta, prise de frissons. Nous ruisselions de sueur, et Simone grelottait, claquant des dents. Je lui ôtai alors un bas pour essuyer son corps : il avait une odeur chaude, celle des lits de malade et des lits de débauche. Peu à peu elle revint à un état moins pénible et m’offrit ses lèvres en manière de reconnaissance.
Je gardais les plus grandes inquiétudes. Nous étions encore à dix kilomètres de X… et, dans l’état où nous nous trouvions, il nous fallait à tout prix arriver avant l’aube. Je tenais mal debout, désespérant de voir la fin de cette randonnée dans l’impossible. Le temps depuis lequel nous avions quitté le monde réel, composé de personnes habillées, était si loin qu’il semblait hors de portée. Cette hallucination personnelle se développait cette fois avec la même absence de borne que le cauchemar global de la société humaine, par exemple, avec terre, atmosphère et ciel.
La selle de cuir se collait à nu au cul de Simone qui fatalement se branlait en tournant les jambes. Le pneu arrière disparaissait à mes yeux dans la fente du derrière nu de la cycliste. Le mouvement de rapide rotation de la roue était d’ailleurs assimilable à ma soif, à cette érection qui déjà m’engageait dans l’abîme du cul collé à la selle. Le vent était un peu tombé, une partie du ciel s’étoilait ; il me vint à l’idée que la mort étant la seule issue de mon érection, Simone et moi tués, à l’univers de notre vision personnelle se substitueraient les étoiles pures, réalisant à froid ce qui me paraît le terme de mes débauches, une incandescence géométrique (coïncidence, entre autres, de la vie et de la mort, de l’être et du néant) et parfaitement fulgurante.
Mais ces images demeuraient liées aux contradictions d’un état d’épuisement prolongé et d’une absurde raideur du membre viril. Cette raideur, il était difficile à Simone de la voir, en raison de l’obscurité, d’autant que ma jambe gauche en s’élevant la cachait chaque fois. Il me semblait cependant que ses yeux se tournaient dans la nuit vers ce point de rupture de mon corps. Elle se branlait sur la selle avec une brusquerie de plus en plus forte. Elle n’avait donc pas plus que moi épuisé l’orage évoqué par sa nudité. J’entendais ses gémissements rauques ; elle fut littéralement arrachée par la joie et son corps nu fut jeté sur le talus dans un bruit d’acier traîné sur les cailloux.
Je la trouvai inerte, la tête pendante : un mince filet de sang avait coulé à la commissure de la lèvre. Je soulevai un bras qui retomba. Je me jetai sur ce corps inanimé, tremblant d’horreur, et, comme je l’étreignais, je fus malgré moi traversé par un spasme de lie et de sang, avec une grimace de la lèvre inférieure écartée des dents, comme chez les idiots.
[…]
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Lithographie de Anadré Masson, pour Histoire de l'œil de Lord Auch (Georges Bataille), 1928. |
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