mardi 21 septembre 2021
dimanche 5 septembre 2021
dimanche 15 août 2021
Zonda Radio - Agosto 2021 - La palabra corta la palabra
mercredi 4 août 2021
Cerkita Zünd // M.A. Asterglance - Retrouver les forêts
© Collage Cerkita Zünd |
Retrouver les forêts
vendredi 16 juillet 2021
Zonda Radio - Julio 2021 - El silencio se escucha
samedi 26 juin 2021
André Pieyre de Mandiargues "L’ami des arbres" suivi de "La tour"
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André Pieyre de Mandiargues sur la plage de Tecolutla, Veracruz, Mexique, 1958 © Bona Pieye de Mandiargues |
L'ami des arbres
Il neigeait. Un hangar, comme des halles vides, se dressa dans une clairière au milieu des sapins, et des vierges y dansaient entre elles sous un grand toit de plomb. Leurs pieds soulevaient une poussière qui devait avoir été laissée par du foin fleuri, car elle brûlait la gorge et les yeux. J’eus si mal que je cessais de voir. Alors je sentis qu’une bouche, qui était chaude malgré le vent, baisait la mienne d’une façon toute neuve, puis il y eut des éclats de rire autour de moi, des bruits de fouets et de roues, un dernier ricanement, loin déjà.
Peu à peu, j’ai retrouvé l’usage de la vue, mais j’ai pris les peuples en haine. Seulement le murmure est doux de la sève à la fin de l’hiver, quand une écorce est contre mon visage et qu’un arbre se penche sur moi, son ami, son frère.
(Extrait de Astyanax , Le terrain vague 1957, Paris)
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Ex-libris André et Bona Pieyre de Mandiargues, eau-forte de Bona |
La tour
Pour jeter si haut la tête dans l'air bleu
Cerf chargé de cordes et de fers
Cerf vaincu cerf lié sur la terre d'antan
Roi cerf humilié que vois-tu au-dehors ?
Un long chemin de boue d'un horizon à l'autre
Qui vient raser le pied de la tour où nous sommes.
Une femme errante un enfant vil de pauvres chiens trembleurs
Salis d'eau limoneuse d'argile et de craie
Ils se taisent je ne sais ce qu'ils souhaitent
Perclus devant le fossé de la tour.
Dans le claquement d'un vol de foulques brunes
L'enfant tombe et la mère s'incline
Ses mains s'égarent je crois qu'elle est aveugle.
Le char soyeux de la reine d'enfer
sur un petit bois de sapins et d'ifs
Flotte entre les vapeurs blanches de l'hiver.
La mère ébauche une danse d'aïeule
Dans le cercle des chiens immobiles
Le lit de la route est partout découvert
Profond partout entre les touffes sombres
L'enfant a fui sans avoir fait un cri
Le temps qu'on le retrouve il n'est déjà plus chaud.
Sur lui s'abat la mère
Sur le roulis d'un ventre en forme d'œuf
Elle défait des linges fiévreux
Dénude un chair enflée des membres minces
Un petit corps piteusement vieilli
Sous la main la peau mûre se rompt aussitôt
crève sous les ongles chafouins
Plus d'eau que de sang coule.
Le sein cave est un marais d'ordures
Où remuent des serpents d'onyx et de corail
Les os cassent comme du bois gelé
Les doigts pourris vont aux chiens
Cinq chiens à la robe de plâtre
La bouche bée exsangue et les yeux blancs
Guettant la mère qui déchire et dévore.
Festin de mère et de chiens
Festin familial au pied des murs où me tiennent les hommes
Afin que mes bois couronnent leur œuvre sordide.
Au-dessus de la porte est un loup crucifié
Qu'ils ont pris avant moi dans la natale forêt verte
Le fossé lance autour de son crâne sournois
Une sale buée où je pressens le soir
Femmes et chiens repus s'apprêtent à descendre
Lentement vers l'immonde pays d'en-bas.
Et je resterai cerf solitaire dressé sur un ciel morne
Jusqu'à la fin qu'en vain je brame aux quatre vents.
(Extrait de L'âge de craie suivi de Hedera
Gallimard, Paris 1961)
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André Pieyre de Mandiargues, Villahermosa 1958, photo de Bona |
jeudi 17 juin 2021
Georges Bataille... Je rêvais de toucher la tristesse du monde...
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Un des dix cuivres de Jacques Hérold pour " L'Archangélique" de Georges Bataille, Paris, Nouveau Cercle Parisien du Livre, 1967 |
au bord désenchanté d'un étrange marais
je rêvais d'une eau lourde où je retrouverais
les chemins égarés de ta bouche profonde
j'ai senti dans mes mains un animal immonde
échappé à la
nuit d'une affreuse forêt
et je vis que c'était le mal dont tu
mourais
que j'appelle en riant la tristesse du monde
une lumière folle un éclat de tonnerre
un rire libérant ta
longue nudité
une immense splendeur enfin m'illuminèrent
et je vis ta douleur comme une
charité
rayonnant dans la nuit la longue forme claire
et le
cri de tombeau de ton infinité.
Georges Bataille
De ‘Poèmes disparates’ Publié dans
“L'archangélique et autres poèmes”, Mercure de France, 1967
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© Photo, Jearld Frederick Moldenhauer |
« Tout était aussi noir et chargé de terreur sournoise pendant la nuit où Laure et moi avions gravi les pentes de l'Etna […] ; l'arrivée à l'aube, sur la crête du cratère immense et sans fond – nous étions épuisés et, en quelque sorte, exorbités par une solitude trop étrange, trop désastreuse : c'est le moment du déchirement où nous sommes penchés sur la blessure béante, sur la félure de l'astre où nous respirons. »
(Georges Bataille, Le Coupable, notes Œ. C. T. V, PP. 499.)
dimanche 6 juin 2021
Zonda Radio - Junio 2021 - E L P O E M A S E A B R E
jeudi 13 mai 2021
Zaz Zetoun Mind & Luci Gómez - La Mirada del Miedo
matrícula de los perros de las vacas cabras pollas...
matrícula de los cerdos
matrícula de las chicharras, de los lombrices
matrícula del petirrojo muerto agotado, pegado a su rama
caras rociadas de los niños con el cloro que caía del cielo por miedo se blanquean sus cabellos
la mirada angustiada del árbol a través del ojo del pájaro
los señores negros de la nueva iglesia esculpen la blanca noche anoréxica
el cielo se abre a la inmundicia ramificada por el árbol del suave holocausto
la noche desfigurada hace una mueca el amanecer cobrado
fosas de extracción de grasas
abismos silenciosos de tinieblas amontonadas
vender sus órganos, ofrecer sus datos : el pacto consumista
el negro corazón de la noche apuñaló
la tiniebla grita lucha
sacude el cielo antes de ser eviscerada
ô sacrificios a las lenguas de fuego
por fin encendido
la aspiracion revela
la imagen del crimen fecundado
por la muerte de la que surge
la calamidad
samedi 24 avril 2021
Edgar Allan Poe - Terre de Songe - Traduction par Stéphane Mallarmé
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Raymond Perry - Dream-Land by Edgar Allan Poe |
Insondables vallées et flots interminables, vides et souterrains, et bois de Titans avec des formes qu’aucun homme ne peut découvrir à cause des rosées qui perlent au-dessus ; montagnes tombant à jamais dans des mers sans nul rivage ; mers qui inquiètement aspirent, y surgissant, aux cieux en feu ; lacs qui débordent incessamment de leurs eaux calmes, — calmes et glacées de la neige des lis inclinés.
Dans les lacs qui ainsi débordent de leurs eaux solitaires, solitaires et mortes — leurs eaux tristes, tristes et glacées de la neige des lis inclinés — par les montagnes — par les bois gris — par le marécage où s’installent le crapaud et le lézard — par les flaques et les étangs lugubres — où habitent les Goules — en chaque lieu le plus décrié — dans chaque coin le plus mélancolique : partout le voyageur rencontre effarées, les Réminiscences drapées du Passé — formes ensevelies qui reculent et soupirent quand elles passent près du promeneur, formes aux plis blancs d’amis rendus il y a longtemps, par l’agonie, à la Terre — et au Ciel.
Pour le cœur dont les maux sont légion, c’est une pacifique et calmante région. — Pour l’esprit qui marche parmi l’ombre, c’est — oh ! c’est un Eldorado ! Mais le voyageur, lui, qui voyage au travers, ne peut — n’ose pas la considérer ouvertement. Jamais tel mystère ne s’expose aux faibles yeux humains qui ne sont point fermés ; ainsi le veut son roi, qui a défendu d’y lever la paupière frangée ; et aussi l’Âme en peine qui y passe, ne le contemple qu’à travers des glaces obscurcies.
Par une sombre route nue, hantée de mauvais anges seuls, où une Idole, nommée Nuit, sur un trône noir règne debout, j’ai erré avant de ne revenir que récemment de cette extrême et vague Thulé.
mercredi 20 janvier 2021
samedi 7 novembre 2020
mercredi 16 septembre 2020
Arnold Schönberg, les peintures
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Blick, Öl auf Karton, Mai 1910 |
Arnold Schönberg est sans conteste l’un des plus grands créateurs du XXe siècle. Il a été tout à la fois compositeur, théoricien, poète et pédagogue. A cette liste déjà impressionnante, il faut aujourd’hui ajouter le mot "peintre".
Schönberg s’est adonné avec passion à la peinture entre 1906 et 1914 environ et a exploré, en parallèle de sa création musicale, les possibilités expressives de cette discipline. Cette démarche picturale commence à un moment charnière de son œuvre de compositeur, pendant lequel il quitte progressivement la tonalité pour élaborer un nouveau langage musical.
Pour Schönberg, la peinture est à considérer comme une sorte de journal intime d’une quête vers de nouvelles perspectives artistiques. Cette démarche répond à une nécessité intérieure qui trouvera son expression finale dans la naissance du dodécaphonisme. (source)"Je me dissous éternellement en sons - enfin délivré d’une obligation que j’aurais aimé remplir depuis bien longtemps."
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Hass, Öl auf Sperrholz, vor Oktober 1910 |
Peintures et dessins de Arnold Schönberg, gallerie : ICI
Études et portraits, gallerie : ICI
Arnold Schönberg Center
Innervisions: Arnold Schoenberg, the Painter
dimanche 16 août 2020
Igor Stravinsky - Le Sacre du printemps 1913
Tableaux de la Russie païenne en deux parties
Propos de Igor Stravinsky
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Ballet impresario Sergei Diaghilev avec Igor Stravinsky |
"Le Grand Sacrifice" - Scénographie pour le ballet "Le Sacre du Printemps" d'Igor Stravinsky, 1910 - peinture de Nicholas Roerich (1874 - 1947) |
« J'entrevis dans mon imagination le spectacle d'un grand rite sacral païen : les vieux sages, assis en cercle, et observant la danse à la mort d'une jeune fille, qu'ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps», écrit le compositeur dans ses Chroniques. « J’ai voulu exprimer dans Le Sacre du printemps la sublime montée de la nature qui se renouvelle, le trouble vague et profond de la puberté universelle, la terreur sacrée devant le soleil de midi. »
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Photo recadrée des danseurs sacrificiels de Nijinsky. |
L’écriture chorégraphique un véritable choc
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Les Scythes et le Rite du Printemps - Stravinsky et Roerich |
La naissance d’un mythe
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Costumes |
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- Nicholas Roerich, 1913 |
Graphique représentant les battements ( losanges blancs) et ceux qui sont accentués ( losanges noirs)
Cette répétition renforce le caractère primitif de l’ œuvre |
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Nicholas Roerich, - Chapeau et robe de la production originale du "Sacre du printemps", 1913 |
Nicolas Roerich Croquis de costumes pour "Le Sacre du printemps" |
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Une page du manuscrit original du Sacre du printemps montrant quelques mesures de la Danse sacrificielle - de la propre main de Stravinski, avec des corrections, des annotations et des gribouillages. |
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Caricature d'Igor Stravinsky jouant la musique du Sacre du printemps. Jean Cocteau, 1913. |
Le Sacre du printemps ! (Première représentation : 29 mai 1913.)
Voici le ballet révolutionnaire d'Igor Stravinsky, Nicholas Roerich et
Vaslav Nijinsky, tel que reconstitué par Hodson et Archer et interprété
par le Joffrey Ballet en 1987.
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Esquisses de Valentine Hugo de la chorégraphie de Nijinsky pour la Danse sacrificielle du Sacre du printemps, 1913. |
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Valentine Hugo - Croquis |
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Valentine Hugo Croquis |
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Feuille montrant des esquisses préliminaires de la Danse Sacrale du Sacre du Printemps, par Valentine Hugo, 1913. |
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Dessin au pastel de Valentine Hugo montrant un moment de la fin de la première scène du Sacre du Printemps, 1913. |
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Les anciens sages du Sacre. Costumes de Nicholas Roerich. 1913. |
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Concept pour l'acte 1, qui fait partie des dessins de Nicholas Roerich pour la production du Sacre du printemps en 1913 |
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Les Scythes et le rite du printemps Nicolas Roerich |
Numéridanse
Nijinsky - Le Sacre du Printemps - part 1
France Culture : Le Sacre du Printemps ou l'histoire d'un scandale
France Culture : Valentine Hugo : "Nijinski était beau comme un astre dans ses costumes étincelants, un prodige de virtuosité et de grâce"
Pour la conception de ce blog je me suis aidé essentiellement de : https://www.manege-reims.eu/media/reims/20-le_sacre_du_printemps_1913-1.pdf