mercredi 20 juin 2012

SIGALIT LANDAU


Sigalit Landau, née en 1969, vit à Tel Aviv. Elle a été sélectionnée, deux ans seulement après sa sortie de la Bezalel Academy of Art de Jerusalem, pour représenter l'Israël à la Biennale de Venise de 1997. Elle est aujourd’hui l’une des artistes israeliennes les plus célèbres.
Ses installations et interventions se construisent à partir d’une réalité ordinaire avec son compte de brutalité et de cruauté mais aussi sa part de merveilleux. Elles ont la démesure d’un conte pour enfants.
En se penchant sur son identité israélienne, ses travaux mettent en question le corps, le lieu et les frontières, l’étranger et la migration, l’individu et la société, la réalité et l’utopie. Pour cela, l’artiste se sert de techniques diverses et fait se rejoindre à des niveaux formels et narratifs différents, la sculpture, l’installation, la vidéo et la performance.

http://www.sigalitlandau.com


Barbed Hula

Dans la vidéo Barbed Hula l’artiste israélienne Sigalit Landau est filmée nue, sur une plage au sud de Tel Aviv, en train de faire du hula hoop, le dos face à la mer. Mais son cerceau n’est pas en plastique, il est en fil de fer barbelé.
Ce qui, d’une part, est connu comme un jeu d’enfant anodin, et qui d’autre part à été interdit par exemple au Japon à cause de son côté erotique évident, présent aussi dans la vidéo de Sigalit Landau, se transfrome en un rituel frénétique autodestructeur.







Sigalit Landau - Metrópolis - 8/03/2015


Sigalit Landau - Metrópolis - 8/03/2015 from Ramón Dorado on Vimeo.


                                          EYE DRUM



Created by Sigalit & Daniel Landau
2003



Sigalit Landau Standing on a watermelon in the Dead Sea 

Sigalit Landau at MFA Boston













samedi 16 juin 2012

ALECHINSKI - Dessins à l'encre sur papier de Chine 1976

dans le courant

dans le noir

dans la périphérie

dans le souvenir
dans le mille

dans l'aile

dans le jeu

dans le présent
dans le pays

dans l'escalier

dans l'expectative

dans le fuite

dimanche 10 juin 2012

Francis Giauque « Journal d'enfer et poèmes inédits » (extraits)



Séance du premier mars 1962


Je constate qu'il ne s'offre aujourd'hui que deux solutions pour moi, soit : rejeter définitivement le monde et les hommes avec la violence forcenée qui m'a caractérisé durant tant d'années, et d'assumer mon rôle de « poète maudit » jusqu'en ses plus extrêmes conséquences, c'est à dire de continuer à vivre dans la solitude, la maladie et le désespoir, pour sans doute aboutir au suicide, soit deuxième solution : essayer au prix d'un long et acharné travail de rétablir un certain équilibre, en fonction de mes exigences et de la réalité quotidienne sous tous ses aspects. Il faut que cet équilibre suppose d'une part, un accord entre moi et la réalité (fonction sociale) d'autre part, qu'il ne m'oblige pas à renoncer aux exigences profondes de mon être. L'expérience dans laquelle je me suis engagé dès l'adolescence et qui devait me permettre, grâce au « pouvoir poétique », d'accéder à un monde nouveau et à un rejet total de la société, avec tout ce qu'implique d'excès, de haine, de fureur, de révolte et de déchirements, une telle recherche, cette expérience donc n'aura pas été négative, puisqu'elle a permis de maintenir intact en moi, un sentiment de pureté et d'innocence, an sein d'un monde voué entièrement au culte de l'argent et de l'hypocrisie la plus abjecte, bref d'un monde féroce et sans âme dans lequel il me sera toujours difficile de m'intégrer. Je me suis voulu un « être d'exception ».
La vie ne m'a jamais semblé acceptable que dans le sens d'une recherche forcenée de l'auto-sublimation à travers la souffrance et la solitude, afin d'échapper à un monde où je ne me reconnaissais pas. La poésie et l'éthique qu'elle incarnait à mes yeux à cette époque, me permit parfois d'atteindre à des sommets d'exaltation et d'orgueil difficilement imaginables. Malheureusement cette expérience dans laquelle je m'étais engagé corps et âme, sans espoir de retour en arrière, m'isola complètement du monde et des hommes. Aujourd'hui, alors que je tente ce périlleux retour en arrière, il faut que je parvienne à faire une synthèse de ces diverses exigences poétique et morales, de façon à ce qu'elles ne se heurtent plus aux murailles de la non-acceptation de la société et de ceux qui la composent. Les problèmes qui m'attendent dans ce terrain mouvant, et je veux parler de mes exigences profondes, et mes démarches dans le domaine social (réadaptation au moins partielle, fonction déterminée, etc...) et dans la satisfaction de mes besoins sexuels, ces problèmes donc sont loin d'être résolus, et ils s'imposent à mon esprit avec une telle virulence, que je me sens constamment « agressé », par des sentiments que je n'arrive pas à maîtriser. Le problème de la femme (plan affectif, mais surtout plan sexuel) me paraît être d'une importance capitale.

(A propos de cinq séance de psychothérapie, 1962)




Antonin Artaud, je suis de votre côté, Non pas du côté des esthètes cyniques qui vous considéraient plus comme un personnage intéressant à exhiber, que comme un homme livré à la souffrance la plus implacable. Je suis du côté de ceux qui se virent un jour obligés de rechercher à travers les pires déchirements, une terre d'accalmie d'où la maladie les avait chassés.
Toutes vos activités, toutes vos tentatives – même les plus forcenées – tant sur le plan poétique que théâtral, ne visaient qu'a un seul but : sortir de l'enfer, vaincre ou contourner les interdits que la maladie avait dressés dans votre chair. Vous avez passé entre les mains des psychiatres qui vous ont relégué et oublié pendant des années au fond des asiles. Quoi qu'il en soit, il serait trop facile aujourd'hui de vous emprisonner dans le clan des malades mentaux et de se débarrasser ainsi d'une œuvre aussi riche qu'inquiétante. Je pense que vous êtes de la race des témoins, de ceux qui sont allés si loin dans la connaissance de la souffrance, que la moindre de leurs paroles est comme un fer rouge appliqué brutalement sur les plaies du monde. Plaie de l'indifférence, plaie de le bonne conscience, plaie de l'hypocrisie et du confort intellectuel. Vous avez tout remis en question, au sein d'une société qui se refuse à désigner les abcès qui la rongent. Vous, Antonin Artaud, vous étiez en quelque sorte – qu'on me pardonne l'image – le scalpel qui tranche, qui fouille, qui dissèque. A travers votre voix, se font entendre les voix de tous ceux que la maladie a dévastés sans merci. Votre voix, elle nous parvient des confins du dénuement et témoigne que jamais vous n'avez accepté d'admettre la victoire de la maladie. Votre voix, Antonin Artaud, même dans les hurlements, nous demande de ne pas renoncer, de continuer la lutte, afin qu'un jour, nous puissions vraiment vivre sans honte.

( « Fragments d'un journal d'enfer », février mars 1965)



Ne trouvons plus de mots assez aigus
pour exprimer l'ampleur du désastre
vivons disloqués
dans les convulsions de l'angoisse
parmi les remous d'un désespoir si absolu
que rien n'en altère la cruauté
Sommes réduits à mendier les caresses de la mort
à accepter l'horreur pour s'en faire une défroque
dérivons vers les ravines de boue
jaillirons enchaînés du centre putréfié de l'humiliation

(janvier 1964)


angoisse compagne fidèle
te voici revenue
d'ailleurs tu ne m'as jamais quitté
quelques jours de trêve
pour me redonner courage
le temps d'un espoir insensé
d'un oubli dérisoire
puis la chute verticale
l'égarement
le cœur qui s'appesantit
comme une horloge de plomb
te voici revenue
plus lancinante
plus despotique que jamais
angoisse scellée par le néant
chacal toujours affamé
abattu sur le cadavre de mes jours.

(Prêles, 24 juin matin 6h 1/2)










mercredi 6 juin 2012

Grisélidis Réal




















Extrait de "Prostitution" de Jean-François Davy (1976)











La gitane Réal
Vie littéraire, 12.03.1970
Grisélidis Réal se définit comme une gitane de la littérature.




samedi 2 juin 2012

Laurie Spiegel - "Improvisations on a Concerto Generator"

Laurie Spiegel





















The composer Laurie Spiegel in her studio

Laurie Spiegel


Laurie Spiegel. Bell Labs, early 1970’s.

jeudi 24 mai 2012

LOS SELK' NAM





































http://www.limbos.org/sur/selkn.htm



Genocidio Selknam : http://es.wikipedia.org/wiki/Genocidio_selknam


Cantos chamánicos selknam : http://www.rlp.culturaspopulares.org/textos/18/RLP-IX2-01-Flores.pdf


LA PINTURA CORPORAL
SELK´NAM Y SU
CARÁCTER
ICONOGRÁFICO : http://www.uweb.ucsb.edu/~cff/PUBS/Werken_Selknam.pdf

Selk' Nam : http://ignorantisimo.free.fr/CELA/docs/SELKNAM.pdf


Los Selk´nam Porvenir Tierra del Fuego

Cuando se inició el proceso de colonización en Tierra del Fuego hacia 1881, habitaban en el territorio fueguino Los Selknam, que por más de 10.000 años recorrieron las pampas y bosques fueguinos y quienes debido a la acción colonizadora en unos pocos decenios fueron condenados a desaparecer.

Este documental nos brinda una mirada general de Los Selknam, Guerreros del Viento en la Tierra del Fuego.



Danza de la Serpiente



Martin Gusinde, Body painting for the Hain adolescent ceremony.
Selk’nam (Ona) people of the Tierra del Fuego archipelago, Argentina.

Martin Gusinde, Representation of the spirit of Keternen or Xálpen,
Hain ceremony. Selk’nam (Onas), Tierra del Fuego, Argentina.



























mercredi 9 mai 2012

Ghislaine Amon (Raphaële George) "Le petit vélo beige" ( Extrait)


Dehors le bruit reste le même, je ne vais jamais rien comprendre à ces mains qui me tordent les lèvres en bas. Un tournevis. Garrottée dedans, j'étouffe. Un piano frappe dangereusement entre les lèvres et je croise les jambes pour refuser cette blessure immédiate qui laisse couler un lait blanc mêlé de transpiration. Je fixe des yeux et construis des couloirs pour essayer de me faufiler dans des gorges avec la langue la plus longue possible. Mais. En tirant. Tellement l'envie de me vomir. Mes yeux regardent vers ma glotte. Déglutir. Laisser aller. Couler et annuler le sang. Ma main sur ta joue ne peut plus rien. Crever les espaces triangulaires, me retrouver chauffée au fer rouge et me souder quelque part, quelque part. La surface de la vitre. La surface d'un corps. On vient dedans.





Le 30 avril 1985 meurt à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, Raphaële George, née à Paris le 2 avril 1951.

Peintre et poète, elle avait publié en 1977, sous son vrai nom (Ghislaine Amon), son premier livre : Le Petit vélo beige aux éditions Athanor (réédition Éditions Lettres Vives, 1993) et fondé avec le poète Jean-Louis Giovannoni les Cahiers du Double (1977-1981).

Ont été publiés aux Éditions Lettres Vives (dans la Collection Terre de poésie, créée par Michel Camus [1929-2003] et Claire Tiévant), sous le pseudonyme de Raphaële George (Guislaine Amon quitta son nom d’état-civil pour le pseudonyme de Raphaële George aux fins de « n’être que sa propre naissance », comme il lui arrivait souvent de le dire) : Éloge de la Fatigue, précédé de Les Nuits échangées (1985. Préface de Pierre Bettencourt ; 2e édition, 1986) et Psaume de silence suivi de Journal (posth., 1986. Présentation de Jean-Louis Giovannoni). En 1980, Raphaële George a co-écrit avec Jean-Louis Giovannoni L’Absence réelle, « correspondance posthume-imaginaire de Joë Bousquet à un jeune écrivain » (Éditions Unes, avril 1986).

mardi 1 mai 2012

Nancy Spero


http://fr.wikipedia.org/wiki/Nancy_Spero


Nancy Spero a été l’une des plus grandes figures féminines de l’art américain. Artiste indépendante et engagée, elle pris part aux plus importants combats politiques, sociaux et culturels de son temps.  Elle était la femme de l’artiste américain Leon Golub (1922-2004).

Née en 1926 à Cleveland, elle grandit à Chicago et sort diplômée en 1949 de l’Art Institute de la ville. Au début des années 1960, la jeune femme s’est installée à Paris pour suivre les cours d’André Lhote à l’Ecole des Beaux-Arts.

A son retour aux États-Unis en 1964, elle va militer contre la guerre du Vietnam. C’est à travers son oeuvre qu’elle va dénoncer l’engagement militaire américain, notamment avec sa «Série de la guerre» (War Series) réalisée entre 1966 et 1970. A la même période, elle va également embrasser la cause féministe, en rejoignant le groupe WAR (Women artists in Revolution). En 1972, elle est l’une des fondatrices de la galerie coopérative AIR (Artists in Residence), consacrée à la défense des femmes artistes.

A partir du milieu des années 70, l’oeuvre de Nancy va porter autour de la représentation féminine, tour à tour glorifiée ou torturée, comme dans «Torture in Chile» (1974), ou encore «Torture of Women» (1976).

Elle connaît la reconnaissance à partir des années 80-90, aux Etats-Unis. En 1988, elle expose ses œuvres au MOCA de Los Angeles, et en 1992 au MoMA de New York. En 2006, elle devient membre de l’Académie américaine des Arts et des Lettres. En 2007, elle est sélectionnée par Robert Storr pour le Pavillon international de la Biennale de Venise. La même année, c’est le Frac Haute-Normandie, qui lui consacre une exposition autour d’Antonin Artaud.

La dernière grande exposition qui lui est consacrée de son vivant, «Dissidances», s'est tenue en Espagne en 2008.
http://www.liberation.fr/culture/0101598751-nancy-spero-ne-crie-plus

Nancy Spero, Masha Bruskina -Gestapo Victim 1994

Photographs of Nancy Spero from the 1960s to 2000.
A pioneer of feminist art, Nancy Spero's work since the 1960s is an unapologetic statement against the pervasive abuse of power, Western privilege, and male dominance. Executed with a raw intensity on paper and in ephemeral installations, her work often draws its imagery and subject matter from current and historical events such as the torture of women in Nicaragua, the Holocaust, and the atrocities of the Vietnam War.







Female bomb

Artemis, Goddess and Centaur (1983)




“Figures derived from various cultures co-exist in simultaneous time… The figures themselves could become hieroglyphs—extensions of a text denoting rites of passage, birth to old age, motion and gesture…Woman as activator or protagonist dancing in procession, elegiac or celebrator a continuous presence, engaged directly or glimpsed peripherally; the eye, as a moving camera, scans the re-imaging of women.”
Nancy Spero from an unpublished 1989 statement by the artist entitled “The Continuous Presence.”

Nancy Spero, “Female Bomb” 1966




Les Anges, Merde, Fuck, You


Nancy Spero. Goddess Nut. 1989

They Will Torture You My Friend, 1971

Nancy Spero (born 1926) is an American artist. Born in Cleveland, Ohio, she has long been based in New York City. She was married to and collaborated with artist Leon Golub (19222004).

As both artist and activist, Nancy Speros career has spanned fifty years. Her continuous engagement with contemporary political, social, and cultural concerns is renowned. She has chronicled wars and apocalyptic violence as well as articulating visions of ecstatic rebirth and the celebratory cycles of life. Her complex network of collective and individual voices was a catalyst for the creation of her figurative lexicon representing women from prehistory to the present in such epic-scale paintings and collage on paper as Torture of Women (1976), Notes in Time on Women (1979) and The First Language (1981).



Nancy Spero – Letter to Lucy Lippard (1971)
Nancy Spero, Artaud Painting-All Writing Is Pigshit, 1969.

Codex Artaud VI, 1971

 Torture of Women (1976, 20 inches x 125 feet), interweave oral testimonies with images of women throughout history, linking the contemporary governmental brutality of Latin American dictatorships (from Amnesty International reports) with the historical repression of women. Spero re-presented previously obscured women’s histories, cultural mythology, and literary references with her expressive figuration.









 Torture of Women a major collage/painting cycle November 9 - December 8, 1979